Les Mondes de Sam par Keith STUART

Critique roman: Les Mondes de Sam par Keith STUART

Certains sujets sont plus difficiles que d’autres à aborder. Difficile dans le sens que les mots peuvent prendre une tournure différente selon la personne qui les lit. L’autisme et l’handicap en font partie à mes yeux. Chacun a son propre vécu. Ses propres raisons ou ses émotions. La littérature aborde ces deux aspects de biens des manières. Le récit de Keith Stuart déborde d’un amour filial incroyable. Plonger dans Les mondes de Sam c’est comme embrasser une vague immense, avec des turbulences mais une infinie tendresse.

☙Synopsis:☙

Sam a huit ans, et ce n’est pas un garçon comme les autres. Il est même hors du commun : autiste, c’est comme ça que ça s’appelle. Son père peine à tisser un lien avec lui, et son mariage ne résiste pas à cette épreuve. Alex atterrit donc sur le canapé de son meilleur ami. Alors qu’il renoue avec sa vie de célibataire, et découvre les joies de la garde alternée, son fils se lance dans un nouveau jeu vidéo : Minecraft. Grâce à son imagination, Sam donne naissance à un monde parallèle qu’il peut partager avec son père. Sur les ruines du passé, ils construisent ensemble un avenir radieux.

Inspiré de la relation de Keith Stuart avec son fils autiste, ce livre émouvant, drôle et incroyablement juste, est un hymne à la différence.


☙Mon avis:☙

L’auteur a un fils Zac atteint d’autisme. Une part de lui est peut-être mise dans ses propos. Je ne sais pas où la réalité s’arrête et où la fiction s’installe. Quoi qu’il en soit, j’ai suivi Sam avec un plaisir sans faille. Ce petit garçon m’a emporté dans son univers avec force, émotions, coeur en pagaille et jeux vidéos. J’ai souri devant son addiction à Minecraft. Enfin, addiction, je dirai plus que c’est une porte ouverte. Une porte vers un monde d’éveil, des possibilités multiples qui lui permettent d’être comme tout le monde, de participer, de communiquer… J’ai souri devant ce moyen de communication. J’ai aimé les liens qui se tissent avec lui.

Au fil des chapitres, les découvertes s’enchaînent. Au fil des échanges, des jeux, des constructions, la toile se tisse dans Minecraft et en dehors. Les réactions des protagonistes sont brillamment mise en scène. Chaque petite émotion touche en plein coeur. Sam, Alex ou encore Jody possèdent chacun leur palette de sentiments. Ils ont tous un regard sur les actions des autres. Le couple de Jody et Alex a souffert de la maladie de leur fils. Gérer, apprendre à vivre avec, les responsabilités, les conséquences, tout se mêle dans un ballet qui n’a pas forcément laisser que du positif. Les échanges se tarissent. Les liens se dénouent. Même avec tout l’amour du monde, parfois, les relations n’arrivent pas à surmonter les épreuves sur la route. L’accumulation les a brisé. Sam et son autisme occupent tout l’espace. Difficile de l’oublier. Difficile de ne pas être rongé par l’inquiétude pour son avenir. Des petits riens deviennent des grands tracas. Les sentiments se noient. Les parents souffrent. Et nous avec eux.

L’auteur m’a émue. J’ai pleuré. J’ai suivi son style plein de sensibilité et de justesse. J’ai aimé voir l’alternance des réflexions d’Alex avec ses instants de jeu avec son fils. A travers des petites touches, Keith Stuart aborde l’autisme dans tous son éclat. Doucement. Simplement. Sans brusquer, par phase, il permet de suivre l’évolution de chacun des protagonistes. Alex m’a parfois énervé. J’ai eu envie de le secouer. Néanmoins, je n’ose imaginer le poids sur les épaules, les soucis, le quotidien, la peur de l’avenir pour son enfant, l’acceptation de l’handicap, tout le chemin à parcourir quand l’autisme n’est plus seulement une maladie qui existe mais qu’elle est là, omniprésente dans votre foyer.

Alex a terminé par être attachant. Ce père se démène pour sortir de sa bulle son fils. Il cherche et n’abandonne jamais comment lui faciliter sa vie. Comment adapter son environnement à l’autisme. Les liens père-fils sont magnifiques, beaux, émouvants, fragiles. Le coeur explose. Le coeur connait l’angoisse face aux troubles de Sam. Il est remué. Il est frappé par la violence des actes. Autiste n’est pas une tare. Autiste ne se voit pas. Autiste n’est pas tout. Les apparences ne montrent pas tout. L’handicap est là. L’auteure le démontre avec une délicatesse troublante. Comme il pointe du doigt, la perte de l’enfant normal. Plus rien ne sera normal avec Sam. Mais qu’est-ce la normalité?

Minecraft est une porte vers l’autre. A travers le jeu, Alex s’ouvre à Sam. Sam s’ouvre à Alex. Le monde ne se referme plus. Le monde est déployé avec des creepers, des zombies, il se pare de couleurs, de possibilités. La communication s’installe. Fragile. Jonchée de hauts et de bas, elle sera remplie d’émotions. Et les étiquettes s’oublient. L’autisme s’efface le temps d’un instant.

En bref, Les mondes de Sam s’avère un récit touchant sur l’autisme mais pas uniquement. Il aborde avec délicatesse, justesse, une simplicité sans fard les relations père-fils. Il permet de découvrir Minecraft sans être un professionnel. Il offre de rencontrer l’un des plus merveilleux petit garçon du monde: Sam. Il emporte le coeur dans un tourbillon étonnant avec des hauts et des bas, avec des phases bonnes et des régressions. Keith Stuart met en lumière l’autisme sans le rendre sombre, il ponctue son histoire d’espoir, d’une lueur et d’un amour infini tout en sensibilité. Laissez-vous guider. Installez-vous aux côtés de Sam et partez découvrir les creepers, les zombies et toute la plateforme de Minecraft. Ouvrez-votre coeur.

ps: émotions du petit coeur en pagaille.

 

☙Ma note:☙

?9/10?

☙Informations:☙

Titre original : A boy made of blocks (2016)

Auteur: Keith Stuart
Lu via NetGalley France
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1 commentaire sur “Les Mondes de Sam par Keith STUART

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