[Avis] Mère et Fils (Child’s Pose ) de Calin Peter Netzer

Mère et fils ou comment la relation d’un parent et de son enfant n’est pas simple. Le sous-titre est de moi, c’est la première impression qui m’es venue en tête à la sortie de la projection. La 63eme édition de la Berlinale a récompensé Calin Peter Netzer pour son long métrage.

Synopsis:

Cornelia, 60 ans, mène une vie privilégiée à Bucarest, entourée de ses amis riches et puissants.
Pourtant, les relations tendues qu’elle entretient avec son fils la tourmentent. Celui-ci repousse autant qu’il peut la présence d’une mère possessive.
Quand Cornelia apprend qu’il est impliqué dans un accident de voiture qui a coûté la vie à un enfant, elle va utiliser toute son influence pour le sortir de cette situation où il risque une sévère peine de prison.
Mais l’enfer du fils est pavé des bonnes intentions de sa mère. La frontière entre amour maternel et manipulation est mince…

Mère et fils - Affiche

Au-delà de la critique sur le lien maternel trop fort, le réalisateur porte un regard sur la bourgeoisie roumaine, sur la corruption, sur les relations et les influences. Je n’ai pas été autant touchée que je le pensais. Je n’ai pas ressenti toutes les émotions que j’aurai voulu. Pourquoi? Je n’ai pas réussi à un seul moment à apprécier le héros. Une adulte immature, froid, égoïste. La mère possessive, limite abusive m’a sidérée. Luminita Gheorghiu est magistrale. Elle incarne Cornelia avec une aisance déconcertante. La mère prête à tout pour sauver son enfant même si ce dernier a tué par accident une jeune vie. La caméra suit les deux protagonistes dans une intimité resserrée qui recentre toujours l’attention sur leur relation.

Mère et fils - Photo Bogdan Dumitrache

J’ai eu le coeur triste par ce couple de roms qui a perdu son enfant, qui se bat pour lui rendre justice. J’ai halluciné devant la première réaction de Cornélia quand elle apprend que son fils a pris une vie. Aucune sympathie pour la famille de la victime, juste une envie de sauver les apparences et limiter les dégâts collatéraux. Je me suis retenue de crier. La mère ultra-possessive sur le bout des ongles, est aveugle du vrai comportement de sa progéniture. Elle se noie dans son attitude hautaine. Les événements de son désir marque. J’ai été portée par le regard de l’actrice principale.

Mère et fils - Photo Cornelia

La plongée dans l’intimité de son fils avec une longue scène entre la mère et sa belle-fille: un voile sur la personnalité de Barbu (Bogdan Dumitrache) se lève. Ses actes: la falsification, les achats de pot-de-vin… parents en deuil soudoyés, tout y passe, comme une critique de l’argent qui achète tout dans la société d’aujourd’hui. Le visage de  Luminita Gheorghiu est une vraie contradiction au fur et à mesure de l’avancée du film, je me suis retrouvée partager entre sa force, son besoin primaire de protéger son petit (enfin c’est relatif à 34 ans, c’est plus un petit petit), son énergie, son côté violent, et ses conséquences, ses larmes. Je suis restée sur ma faim. J’ai un sentiment étrange, peut-être du au fait que je m’attendais à un duel entre une mère et son enfant. Au final, Mère et fils (Child’s Pose) se pose comme un conte moral de la Roumanie, avec une bourgeoisie qui cherche à survivre peu importe le prix.

Note:

7/10

Informations:

Sortie: 15 janvier 2014/ Distributeur: Sophie Dulac Distribution/ Genre: Drame

Casting: Luminita Gheorghiu, Bogdan Dumitrache, Ilinca Goia

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