[Avis] Le monde nous appartient de Stephan Streker

Synopsis:

Une nuit sur un pont… Un coup de couteau. Il y a Pouga. Et il y a Julien. Le film montre le destin parallèle de ces deux jeunes hommes qui se ressemblent sans se connaitre. Ils partagent les mêmes valeurs et un même désir d’absolu. Ils pourraient être amis. Et pourtant…

Le Monde nous appartient - Affiche

Avis:

Deux destins. Deux vies: Julien le footeux (Ymanol Perset) et Pouga (Vincent Rottiers). D’emblée, le réalisateur pose sa tragédie. Rien ne sera lumineux. Rien ne sortira de positif de cette nuit. Le doute subsiste sur qui sera la victime, et qui sera la bourreau. Les premiers plans montrent les héros touchés, ensanglantés, mais qui et qui? Bruxelles la nuit, un pont, le cadre se pose. Des retours en arrière permettent d’expliquer le pourquoi du comment la situation en arrive là.

Le monde nous appartient offre de suivre deux adolescents. Il semble avoir tous les deux 18 ans, perdu entre l’adolescence et la vie d’adulte avec ses responsabilités. L’un est sportif professionnel en devenir. L’autre court après les mauvais coups, amoureux pour la première fois, touchée par la femme qui l’aide à sortir la tête de l’eau. Tous les deux ont des relations tendus avec leur père. Aucun visage maternel n’est dépeint. Les scènes s’avèrent décalées, originales, émouvantes. Les émotions véhiculées par Ymanol Perset Vincent Rottiers sont intenses, leur regard captive par la tristesse, la perte de l’innocence, la mélancolie qui s’en dégagent. Le poids sur leurs épaules apparaît comme immense. L’un et l’autre courent après des sensations pour se sentir en vie ou être aimé. Chacun à leur manière.

J’ai eu le sentiment d’assister à un film divisé en deux axes. Comme si sous mes yeux prenaient vie deux histoires. Deux visions. Tout se colle en parallèle. Les images face à la musique. Le silence face aux mots. Les actes contre l’inaction. Deux héros avec deux « modèles » parentaux. Reda Ketab en crapule avec un chat est sidérant. Deux pères qui n’expriment pas leur amour. Deux regards pour deux protagonistes principaux. Dérangeant dans un sens, agréable dans un autre. L’atmosphère s’en ressent. Visuellement, par instants, les plans sont somptueux. Puis, parfois ils perdent de leur puissance. Idem pour le scénario.

Le gros coup de coeur du film repose sur sa bande originale. La musique forme un personnage à part entière. Elle se pose comme ayant sa propre existence. Comme si, elle était une trame parallèle aux destins des deux héros. D’une manière originale, étonnante, envoutante, les morceaux choisis par Ozark Henry, accompagnent l’ambiance étrange qui se dégage de l’oeuvre. Absolument magique, superbe, poétique, intense. L’atmosphère formée envoie un panel de frissons dans la colonne. Notamment lors d’une scène chantée décalée, magnifique, où les acteurs semblent exprimer toutes les qualités, doutes, peurs, forces de leurs personnages respectifs. L’impression de partir dans un trip fantastique, irréaliste, perdu entre deux mondes, deux univers s’accentuent avec les notes, les chansons. Un vrai délice pour les oreilles, rien que pour la BO, j’ai craqué. Mon petit faible poussée à l’extrême.

Note:

6/10

Informations:

Sortie: 11 juin 2014 / Distributeur: Zelig Films Distribution / Genre: Drame

Casting: Vincent Rottiers, Ymanol Perset, Olivier Gourmet, Albert Cartier, Dinara Drukarova, Earl Okin, Laura Davidt, Reda Kateb, Sam Louwyck –

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