[Avis Film] Les Oiseaux de Passage de Oliver et Yves Ringer

Les Oiseaux de passage, certains penseront à Brassens. D’autres auront une douce pensée pour le film programmé par Mon Premier Festival. Un très jolie découverte. Un beau brin d’émotions qui a donné naissance à un gros coup de coeur. Sous ses airs tranquilles, se cache un merveilleux conte initiatique portée par deux jeunes actrices lumineuses.

Synopsis:
Cathy reçoit pour ses dix ans un oeuf à faire éclore. Quand un caneton sort de la coquille en présence de sa meilleure amie Margaux, celui-ci est persuadé que la petite fille est sa maman. Mais Margaux n’est pas en état de s’occuper d’un bébé canard, elle est coincée sur un fauteuil roulant et elle doit bientôt partir vivre en institution. Ses parents décident de se débarrasser de l’oiseau. Et quand Cathy et Margaux apprennent que le canard finira sans doute en conserve, elles se lancent dans un périple où elles découvriront bien plus sur elles-mêmes que sur le sauvetage d’un palmipède.

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Mon avis:
Les oiseaux de passage marque un panel d’émotions, des sourires, des joies, des peines. Une superbe amitié qui bat des ailes au-delà des différences, qui force le respect et donne envie d’en connaître une comme celle qui lie Margaux (Léa Warny) et Cathy. Une amitié sans failles, avec ses qualités et ses défauts. Une amitié qui file des étoiles dans les yeux, et des papillons dans le coeur. Une amitié qui rend la vie plus douce. Une amitié qui efface presque les handicaps. Car elle les transcende. Les dépasse.

Le film montre un joli miroir entre les oiseaux à travers le petit caneton et les deux jeunes filles. Les deux espèces sont couvés chacun à leur manière. Margaux par ses parents pour son handicap. Le caneton pour éclore puis évoluer. Les deux touchent. Les deux prennent aux tripes. Les deux séduisent et se séduisent. L’attraction, l’attachement agit doucement petit à petit. La révolte de Margaux entraîne dans une réflexion sur le couvage des parents, sur l’enfant qui pour grandir doit apprendre à prendre son envol. Intense, simple, sobre et efficace, les photographies accompagnent dans leur périples les deux adolescentes.

Le thème reste sérieux tout en se portant délicatement d’une atmosphère parfois détonnante. Comme la revendication de Margot de vouloir sauver son caneton. J’ai eu un énorme sourire mêlée de larme à un moment précis avec son doigts d’honneur. Sa réaction frappe par son impact, par sa portée. Bien plus parlante que bien des mots. Margaux sort de son carcan douillet, profite enfin du temps qu’il lui est imparti. Se rebelle et vit.

A la fin, on se demanderait presque qui est vraiment handicapé. Qui est handicapé dans ses émotions… Qui se retient de se lancer, de profiter… Entre les parents enfermés dans l’envie de vouloir le mieux pour leur enfant, entre les parents séparés aux idées opposés… Les oiseaux de passage pose une réflexion. Pose un point qui mène vers ailleurs, son ailleurs propre à chacun.

Pour une fois, un long métrage entraîne les enfants dans des rives réalistes, loin des effets spéciaux avec des héros de la vie de tous les jours. Il leur parle, il les emporte, les chamboule et les ravit. Une prise de conscience des responsabilités envers ses enfants, se développe doucement face à ce petit caneton. Face à ce petit être fragile, Margaux et Cathy évoluent. Les réalisateurs ont réussi à toucher avec grace ce moment fragile, délicat du passage de l’enfance à l’avant adulte, pas encore adolescent, pas encore grand entre deux. Margaux parvient à ses fins au delà de ses capacités physiques, des barrières et des limites de son handicap. Sublime. Bouleversante. Elle illumine totalement l’écran. Cathy pareil dans un autre registre. Toutes les deux ont chacune à leur façon besoin de changer, de sortir de leur chrysalide.

Les oiseaux de passage des frères Ringer frappe en plein coeur.

Bande-annonce:

Ma note:
9/10
Coup de coeur

Informations
Pour en savoir plus la page Facebook.
Casting: Clarisse Djuroski, Léa Warny, Alain Eloy, Myriem Akheddiou, Angelo Dello Spedale, Jeanne Dandoy, Camille Voglaire, Renaud Rutten, Marc Herman.

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