[Mon Pote] un autre regard : Mais si t’es mon pote

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous proposer une critique de Cinemaisnotdead. Nous sommes allées voir ensemble Mon Pote. Je vous laisse lire son ressenti sur le film. Je vous propose le mien en bas du post.  Alors ne soyez pas effrayé par l’avis de deux bloggeuses expérimentatrices du cinéma français. Vous aurez droit à un bel échange d’opinion.

Place à Cinemaisnotdead que je remercie encore une fois de se prêter au jeu.

Mon Pote avis de deux bloggeuses en expédition.

D’abord il y a cette affiche, une de celles qui font peur tant pour son visuel quelque peu quelconque que pour son slogan tapageur qui ici, se risque à présenter Mon Pote comme le nouveau film de Marc Esposito après Le cœur des hommes, comme si c’était la référence ultime.  Et puis il y à ce synopsis qui peut laisser sceptique et qui rappelle ces énièmes productions françaises qui ne cessent pas de tourner en rond autour de ces éternels problèmes de bobo parisiens, plus ennuyants encore que le dernier Vivement Dimanche.  Vous comprendrez donc le fait que je me suis un instant demandé dans quelle mystère cinématographique Audrey avait ( encore ) décidé de m’embarquer. Faut dire que ce n’était pas la première fois que je me retrouvée par erreur dans une salle de cinéma où mes pas habituels ne se seraient jamais égarés.

Mais c’est ça les potes, ça vous entraîne dans des galères, dans des plans tordus, dans des tranches de rigolade. Un peu comme dans le film d’Esposito d’ailleurs, cette histoire improbable où un taulard devient maquettiste dans un journal automobile, entraînant le directeur qui lui a fait confiance dans une suite d’aventures au dénouement imprévisible.  A la vision quelque peu agaçante et stérile de l’amitié délivrée par Les petits mouchoirs de Guillaume Canet, Mon Pote préfère vendre  de l’optimisme, de l’humanité. Alors c »est vrai, c’est parfois un peu niais, ça manque sérieusement de réalisme et l’on se demande si le réalisateur ne vit pas en fait dans un monde de bisounours où tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil. Mais dans le fond, c’est ça les potes, avant tout une histoire de confiance, même si l’on sait que parfois tout est faux. Alors on finit par se prendre au jeu, à croire en cette belle histoire, un peu immorale c’est vrai, mais une belle histoire d’amitié quand même, où tout est rendu possible. Et après tout, il n’est peut être pas interdit d’apprécier, pour une fois, un film léger, un de ceux qui vous font oublier que l’hiver approche et que Matt Pokora vient de sortir un nouvel album.

Mais restons un instant honnête, Mon Pote n’échappe pas continuellement aux clichés. Ce directeur un peu bourgeois dont la maison semble directement sortie de l’émission Du côté de chez vous, ces policiers un peu stupides qui sûrement fan de l’inspecteur Colombo, ce thème musical trop lourdement pathétique viennent quand même nous rappeler que oui, mesdames et monsieur, vous êtes bien devant un film français. Et de la même manière, la vision quelque peu idyllique du monde carcéral (apparemment les mecs ils sont même pas 11 par cellules ), la facilité avec laquelle il paraît possible de se débarrasser d’huissiers de justice, l’improbable bonne entente à la rédaction du magazine ( même pas une seule personne pour dire du mal ) et la vitesse fulgurante à laquelle une Renault Modus semble pouvoir rouler donnent au film de Marc Esposito une légère touche téléfilm made in France 2, ces derniers ayant la particularité de vous faire voir le monde en rose alors même que n’avez même pas encore touché à des cachets d’exta aujourd’hui.

Mais qu’importe après tout, c’est ça les potes, tant que le rire est présent, on passe l’éponge et on oublie. Car oui, devant Mon Pote, mon visage s’est quelque peu décrispé, admettant du même coup  que l’on peut rire devant une comédie française et qu’Édouard Baer peut, quand il le souhaite, être un très bon acteur. Surprenant sur le coup, il efface quelque peu Magimel, même si les deux interprètes principaux excellent tout deux dans la surenchère sympathique pour incarner des personnages quand même un peu barrés. Et les répliques amusantes dans un final assez prenant viennent effacer le mou du film qui s’était un moment fait pesant. Je vous laisse le soin de découvrir quelle différence est faite dans Mon pote entre un gendarmes et un journaliste. Malgré les clichés, malgré la niaiserie, malgré l’amateurisme qui semble percer dans certains de ses aspects, Mon Pote reste un film recommandable et largement appréciable.

Mon humble avis:

J’ai proposé à Camille de m’accompagner pour une aventure française. Un film de potes. J’avouerai qu’en dehors des acteurs et de l’affiche je n’avais pas vraiment été plus loin dans le synopsis. Je suis partie dans une continuité après les Petits Mouchoirs, je voulais revoir Magimel, alors l’invitation était le bienvenue. Ajouter par dessus, que je suis une curieuse et que les découvertes filmographiques m’effraient rarement. (excepté le futur Besson peut-être ou le Rien à déclarer avec Poelvorde). Je n’ai pas l’humour de ma compatriote ni ses jeux de mots, alors mon avis sera moins pimenté.

Mon Pote parie sur le bon côté de l’humanité. Du début à la fin, il se montre optimiste dans la nature humaine. Trop peut-être par moment, même si je lui en veux pas, au contraire, je me suis laissée séduire. Je passe sur les prisons qui ont presque un visage un tantinet idyllique avec deux prisonniers par cellule. Sur les cités qui sont typiquement présentées en grandes barres très rapidement, les jeunes dehors cherchant à réaliser un « mauvais coup ». Sur le monde du travail où tout le monde vit dans un univers de bisounours, pas une dispute. Effaçons un moment, la noirceur du quotidien pour nous pencher sur une amitié improbable sauf si vous avez un petit côté naïf et rêveur. Je signe, j’avoue, c’est tout moi. La raison du pardon, c’est aussi cette morosité quotidienne que la salle de cinéma chasse au loin. Mon Pote vend du rêve alors ses petits déboires se font oublier. Sur le taulard qui devient graphiste sans une once d’études.

D’accord, j’ai pas totalement déménagé sur un nuage. J’ai rigolé aux clichés sur les policiers de vrais Colombo. Un sourire digne d’une banane est apparu sur mon visage quand j’ai vu les imperméables. J’aurai presque chercher Le chien un peu plus. La course poursuite, les costumes et les voitures vous rappellent que vous êtes dans un film français. Les dialogues sont bourrés d’humour, mes préférés concernent la carte de presse. Des pointes de réalisme comme les différences salariales ponctuent l’histoire. Bruno graphiste gagne 1500euros Victor PDG 5000euros chacun a son propre rapport à l’argent.

Le duo d’acteurs m’a déridée. J’ai apprécié Edouard Baer pour la première fois. J’ai été réellement surprise, séduite, attendrie par son rôle de Victor. Un grande gueule au grand coeur. Benoît Magimel n’est pas en reste. Les deux acteurs crèvent l’écran dans leur relation tendue, rigolote, triste et qui donne foi dans les relations humaines. Si vraiment une personne vous offrez une chance de vous en sortir, croyiez tout simplement en vous, ne chercheriez vous à vous dépasser? Je retiendrais juste cette belle leçon d’amitié. Le vrai concept de pote, je t’aide sans rien vouloir en échange. Le genre de films bourrés situations qui vous rend niais en vous apportant une raison de sourire. Mon Pote s’avère un film agréable. Le bonus ultime c’est si vous y allez en bonne compagnie. Si je devais lui mettre une note l’oeuvre de Marc Esposito remporterait un 8/10.

La prochaine fois, je me porte volontaire pour accompagner Camille dans une expédition, je ne broncherai pas. A noter cette fois ci, je n’ai pas eu droit à des commentaires pendant le film le bavard c’était Yann Nanou (pas trop, très raisonnable) C’est ça aussi les potes, ceux qui tiennent pas leur langue et vous souligne les points du film. Remarquez, je sais avec un acteur principal devant soi on discute rarement.

Date de sortie: 1er décembre 2010.

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