Day 11 – Film noir et blanc préféré: Freaks (1932)

Un aveu, j’ai passé des heures savoureuses à visionner des vieux films en noir et blanc à une période de mon existence. Plusieurs Hitchock (même si je ne suis pas une grande fan de ce réalisateur, j’ai apprécié ses films), du Chaplin, des comédies romantiques, des films d’horreurs. Pour ces derniers si vous avez lu mon day 10 vous devez le savoir. Nosferatu n’aurait pas eu le même impact à mes yeux s’il avait été en couleurs. Je n’ai pas choisi ce titre pour mon préféré. Ni une belle romance à la Casablanca. J’ai opté pour Freaks. Ceux qui ont eu l’occasion d’échanger avec moi savent que j’aime réellement ce petit bijou.

J’ai mon coeur qui me crie que j’aurai pu citer Dead Man avec le superbe Johnny Depp ou encore Elephant Man qui vous marque à jamais. Freaks vous retourne,enfin moi du moins. Pour une fois, chose rare, le monstre n’est pas celui qu’on croit au début. Browning nous offre la la possibilité de nous glisser dans sa peau. Personne n’est épargné dans l’histoire. Une satyre de la société. Un joli minois cache un coeur bien pire qu’un monstre. La beauté n’apporte pas tout. Les apparences trompent souvent plus d’une personne. Ce film le démontre à la perfection tout en égratignant au passage moultes idées préconçues.

La réalisation quasi documentaire de Browning montre des monstres avec des sentiments: une femme à barbes, des siamois, des homme-trons, squelettes et autres créatures de foire. Un physique hors norme ne signifie pas que vous n’avez pas de larmes, pas de joies, pas de peine. Loin des effets spéciaux, Freaks laisse s’exprimer des êtres exploités par la curiosité avide et malsaine des hommes « normaux ». L’amour, le bonheur touche aussi des créatures de foire. Ici, les inhumains, les vrais monstres sont les « normaux », les êtres à l’apparence sans reproche. Les non-dits, les maquillages ne servent à rien ici, ils sont mis à terre. Cruel, bouleversant, le film présente des personnages surprenants. Le vrai monstre a des allures d’ange. Cléopatre reste pour moi l’une des pires créatures horrifiques cachées sous le lit. A une exception, sa cruauté, sa méchanceté se cache plus profondément tout en paradant au nez de tous. Elle m’effraie.

Freaks est une ode à la tolérance. Browning offre un pan de la vie, un miroir de la société. Il marque les esprits avec son histoire. Le scénario teinté de pureté des sentiments, d’horreur et de non-dits transcendés aboutit à un film culte. Freaks veut passer un message: le vrai visage d’une personne se cache sous son visage angélique ou démoniaque. Ne rester pas à la surface, cherchez à connaître l’être ou la femme sous la coquille.

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