[Comics] Frankenstein, le fils prodigue 1 adaptation de Dean Koontz

Frankenstein le fils prodigue Tome 1

Dessinateur: Brett BOOTH

Scénariste: Dean KOONTZ / Chuck DIXON

Coloristes: COLOR DOJO / MOHAN / Andrew DALHOUSE

Editeur: Milady

Collection: Graphics

Prix: 12.90euros

Synopsis:

Ducalion se réveille après une vision de son passé. Un étrange message l’attend et le pousse à se retirer de sa retraite zen. A la Nouvelle Orléans, des nombreux meurtres en séries ont lieu, chacun des corps des victimes a un organe en moins (mains, pieds, rein ou yeux). Un assassin rôde dans les rues. Que fait-il avec les morceaux de corps humain qu’il prélève ? Et qui est ce géant mystérieux, au visage tatoué, qui navigue dans son sillage ? Les deux inspecteurs O’Connor et Maddison chargés de l’enquête se voient affubler d’un autre coéquipier peu coopératif: Harker. Les autopsies révélent des secrets notamment sur le dernier corps: deux coeurs et d’autres organes en plusieurs exemplaires. Pendant ce temps, le héros Ducalion cherche à joindre l’ami qui lui a transmis un message si important. Seulement Ben est décédé. Apprenant la découverte de la police, Frankenstein part mener son enquête, il a l’intime conviction que derrière tout ce mic mac se cache son Viktor, son créateur. L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Avis:

Dean KOONTZ un maitre de l’horreur des temps moderne revisite le mythe de Frankenstein de Mary SHELLEY (une histoire qui date quand même de 1817!!! )

L’auteur de Miroirs de sang, La Voix des Ténébres, la Porte Rouge… a revu l’histoire à sa façon dans un roman. L’adaptation en comics, passe entre les mains de Chuck DIXON et Brett BOOTH prête son crayon aux traits des personnages. Plusieurs des romans de KOONTZ sont passés entre mes mains et je les ai tous dévorés littéralement. J’ai pas eu l’occasion par contre de lire son Frankenstein. Je ne peux me baser que sur l’image que Mary SHELLEY m’a donnée. Je ne vous montrerai pas la pauvre figure de mon exemplaire, une vraie loque :-o. Néanmoins, nous pouvons reconnaitre la patte du maitre. Dean KOONTZ pourrait être comparé à Stephen KING dans son genre. Je dis ça pour ceux qui auraient jamais entendu parler du premier, j’essaie de situer le niveau. Un écrivain très prolifique et bourré de talents, il mérite d’être lu.

Ah Brett BOOTH, dois-je vous rappeler que j’adore son travail sur les X-Men. Son style m’émerveille toujours autant. Sur plusieurs des planches, ses personnages m’évoquent Witchblade et The Darkness. Sara Pezzini pour l’héroïne policière et Darkness pour le Frankenstein/ Ducalion. Les dessins peuvent être imparfaits à certains moments et la colorisation pourrait être meilleure. L’ensemble a son effet sombre qui sie assez bien à l’ambiance qui règne dans le comics.

La trame de Frankenstein, le fils prodigue, se déroule à notre époque. Le point de départ est l’enquête sur un tueur en série. Notre curiosité s’éveille, en quoi un « monstre » est lié aux meurtres perpétués à l’autre bout de la planète? L’idée excellente trouve le moyen de tenir en haleine et d’aiguiser la curiosité du lecteur. L’histoire s’avère complexe, au fil des pages, de nouveaux faits ne cessent d’être dévoilés tout en laissant plané un mystère. L’imagination de KOONTZ et DIXON semble sans limite.

Une interrogation se cache derrière le récit de Frankenstein des temps modernes: l’avancée des technologies n’a-t-elle pas de frontières mises entre des mains sans scrupules? Les recherches menées pour y aboutir ne sont -elles pas de dangeureux jouets si une personne mal intentionnée les accapare?

L’histoire mêle thriller, spiritisme, horreur et science-fiction. Un mélange détonnant qui peut surprendre au premier abord mais il se révèle particulièrement réussi ici. Original à souhait. La version du Frankenstein se retirant chez les moines bouddhistes, recherchant une rédemption éternelle de ses actes et l’horreur derrère sa naissance titillent notre imaginaire à travers des illustrations sublimes de BOOTH. La narration appuie les événements d’une façon soutenue sans être lourde. Les dialogues possèdent des pointes d’humour. Les personnages sont attachants et plusieurs représentant des clés pour la compréhension de l’aventure. Même si le rôle du flic méchant se voit comme un nez au milieu de la figure où alors j’ai atteint un degré de sixième sens aigu.

Ce premier tome m’a plu, je l’ai dévoré et apprécié de la première à la dernière page. Frankenstein vu autrement qu’un gros monstre vert avec des vis qui sort de son crâne, j’adhère. Pourquoi devrait-il toujours ressembler aux images que les films nous offrent? Un être sans cervelle, marchant tel un Zombie? Sans réel beauté, un ramassis de cavres en putréfaction dont nous ne voudrions pas comme compagnon? Nous sommes loin de cette vision. Certes le héros est un assemblage de morceaux retirés de morts. Néanmoins Ducalion a un charme passé sous visage torturé (un semblant visible de son âme? ) et les nombreuses cicatrices qui courent sur son corps. Les clichés sont dépassés pour le plus grand bonheur du lecteur.

Si vous aimez ce style littéraire et que vous chercher une bande dessinée ou un comics qui sort de l’ordinaire, foncez lire le tome 1, vous devriez apprécier.

L’aventure revisitée vaut le détour pour ma part. J’en viendrais presque à souhaiter qu’Hollywood achète les droits pour un film. Et cela malgré ma hantise des adaptations cinématographiques.

La suite promet si elle continue sur le même chemin. Le tome 1 renferme plusieurs débuts de pistes et prépare plusieurs surprises pour le tome 2. Le récit est prenant et le graphisme attrayant. Deux bonnes raisons de lire cette adaptation qui changera votre perception de Frankenstein loin du monstre de SHELLEY.

Pour ne rien gâcher, Milady Graphics offre un très bel exemplaire aussi bien point du vu matériel (le papier, la couverture et le format) que travail (traduction, encrage, présentation). Un petit bijou pour le prix. D’autres éditeurs devraient s’en inspirer pour leur comics. Non je ne vise personne ou si peu. Mais quand je vois le prix des versions Milady contre les Panini Comics, je m’interroge vu la qualité. Le choix de la ligne éditoriale, le rendu et le suivi sont en faveur du premier pour ma part.

Ce genre de comics vous plait-il? que lisez-vous comme adaptation?

Note: 4.5/5

2 commentaires sur “[Comics] Frankenstein, le fils prodigue 1 adaptation de Dean Koontz

  1. Je suis justement en train de lire le roman à cause de ton article.

    J’avais déjà vu le comics mais sans l’ouvrir, l’article m’a incité à retourner chez mon libraire pour le feuilleter cette fois. :wink:
    Je n’ai pas trop aimé ce que j’y ai découvert. Je ne pense pas que les différents artistes soient en cause car les planches ont l’air bien. Non, c’est la qualité de l’impression qui semble mauvaise, sur certaine pages ça va mais pour d’autres, il semble manquer des contours, des lignes, comme si l’encrage fin n’était pas « passé » et que seuls les traits épais avaient été pris en compte… :?:
    Je repartais un peu déçu puis me souvenais que le scénario était, à la base, un roman du même Koontz….Roman que j’acquis dans la foulée et que je suis en train de lire. Le scénario est donc, je le confirme, très intéressant et le comics pour ce que j’en ai vu (oui, j’y suis retourné aujourd’hui pour le feuilleter à nouveau) respecte bien le roman. D’ailleurs quand je le lit, je ne peut m’empecher de me dire « comment Brett BOOTH a-t-il dessiné ça ? »

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