[Avis] Une bouteille à la mer de Binisti: une ouverture vers le monde.

17 ans l’âge de toute les possibilité. L’âge des découvertes, l’âge tendre du passage de l’enfance à l’adulte. L’âge des premières fois, des émois amoureux, des rebellions plus prononcées avec son entourage. L’âge de mille petits secrets, de mots, de gestes et d’actes qui font de nous ce que nous seront plus tard, plus vieux, plus mâture. Sauf, qu’en Israël et en Palestine, les premières fois peuvent avoir un visage plus tragique comme le premier attentat.

Tal est une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi.
Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples.
Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire.
Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux « Gazaman »…

Tal et Naïm sont les représentants d’une jeunesse prise entre deux feux. Ils ont l’insouciance de leurs 17 ans en Le granité de l’image donne un petit charme rétro au film. Il offre une sensation d’immersion dans la correspondance des deux jeunes héros qui m’a touchée. J’ai aimé cette petite vision pas totalement parfaite collant aux deux personnages. Il est légèrement nuancé comme la palette de couleurs, comme si le conflit des israélien et palestinien devait toujours resté présent même dans l’avancée de l’amitié vers l’amour. Loin d’être lourd, Une bouteille à la mer, traite du combat entre deux pays à travers deux jeunes enfants de sa terre. Le film dénonce l’absurdité des batailles. Les êtres pris au piège entre leur fratrie, la politique et leur désir d’exister. C’est joliment narrée et mis en scène. Le côté enfantin des sentiments, la montée en puissance des questionnements des héros, émue dans sa naïveté. Les nons dits des familles se ressent, pesant, j’ai envie de retenir l’optimisme portait par Tal et Naïm. Les deux adolescents brillamment interprétés par Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby dépassent les barrières et tentent de se connaître au delà des appartenances. Au delà des frontières, des armes, des bombes, se cachent des hommes, des coeurs, des êtres avec leur qualité et leur défaut. Difficile d’exister, de trouver sa place dans le conflit de son peuple. Envie de croire, que les enfants, les adolescents, ont plus de jugeote que leurs ainés pour aller par delà les status israelo palestinien. A voir!!!

Note: 8/10

3 Moop raisons de voir une Bouteille à la mer:

Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby
Une belle histoire d’amitié
Une vision du conflit israelo palestinien à travers sa jeunesse dure et parfois violente

Bonus

  • Rencontre entre le réalisateur Thierry Binisti, l’auteure Valérie Zenatti et le jury du Prix national lycéen du cinéma (22′)
  • Interviews audio du réalisateur Thierry Binisti et de l’auteure Valérie Zenatti dans une émission de France Inter (53′)
  • Témoignages audio de Gregory Philipps et Schéhérazade Zerouala sur le film (8′)
  • Piste audiovision
  • Bande-annonce

Langue version originale sous-titrée français.

Sous-titres français pour sourds et malentendants

DVD disponible dès le 8 juin 2012, distribué par Diaphana.

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