[Avis] Trust de David Schwimmer: les méfaits d’internet sur les enfants

Trust n'importe qui peut se cacher derrière un pseudo

David Scwimmer m’a émerveillée pendant 10 saisons dans Friends. Il sera à mes yeux pour toujours Ross le paléontologue avec les dents fluorescentes. Le voir passer derrière la caméra pour réaliser Trust, me tentait. Le hic, le sujet, je suis devenue une guimauve puissance mille en devenant maman. Pour toi, au fond qui me connait, j’avoue j’ai toujours été sensible, mais toi tu sais que les films avec les enfants, j’y arrive difficilement maintenant, si je pleurs pas c’est genre que j’ai perdu mon coeur en route.

Je m’attendais pas à être autant retournée, surprise et émue par Trust. Je pensais pas qu’un acteur comique pouvait se tourner vers un film aux antipodes de Friends. J’ai un peu honte, c’est catalogué une personne dans une case selon une partie de son travail.

Le regard porté sur les relations à la toile sont tout en nuance. Charlie est en apparence un jeune homme bien sous tout rapport. Les révélations vont progressivement dans une spirale, ou le spectateur que nous sommes ne peut que constater qu’il est déjà trop tard. Les sentiments ont vu le jour, le coeur de la jeune Annie sont éclos. Le premier amour a tissé ses filets. Charlie gagne la confiance de l’héroïne au fur et à mesure. Les parents assistent à l’ensemble un peu perdu. L’ère des téléphone portable, des messageries, des chats sont omniprésents dans la jeune génération.

Synopsis:
Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de 14 ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de 16 ans rencontré sur un forum – Will et Lynn ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies.
Après plusieurs semaines de conversations en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée par Charlie. Même si peu à peu, elle réalise qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, elle continue à être fascinée par lui. Le masque finira par tomber et cela va déclencher un engrenage que personne n’aurait pu imaginer, mais qui changera définitivement la vie de toute la famille…

David Schwimmer établit une mise en image magnifique du lien que Charlie forge auprès d’Annie. Nous assistons impuissants à la descente aux enfers de le jeune fille. Le méchant arrive à mettre à l’aise la pitchoune de 14 ans. Il gagne son estime, lui donne le sourire, lui offre les premiers battements de coeur amoureux. Il noie le poisson à travers divers palliers.

J’ai été remuée, j’ai eu le coeur serré. Le film se précipite vers les dérives d’internet, les dangers qui guettent nos enfants plus précisément. Derrière un écran, tout est beau, tout est merveilleux, la réalité est tout autre. Chacun peut prendre le visage qu’il veut. Charlie manipule Annie. Il la séduit, lui retourne la tête. Il agit patiemment, avec calculs- le coup des adresses IP- et avec méthodologie. L’être pervers, pédophile, se parre de ses plus beaux atours pour arriver à ses fins. Les scènes avec Annie et Charlie ont été dures, très dures à regarder pour moi. Tout est dans la suggestion, rien n’est dévoilé de but en blanc. Ca m’a largement suffit personnellement. J’ai eu les tripes bien retournées.

Trust est travaillé, les documentations et les recherches de Schwimmer sur le thème de la pédophilie infantile, du viol de mineur et des pièges d’internet se sentent. Le soutien de la Rape Fondation a joué un rôle primordial comme celui du FBI pour réussir à poser avec autant de délicatesse son histoire. Le film aborde les méfaits du web, mais il a aussi un regard sans jugements sur la reconstruction après une agression sexuelle. La victime doit se reconstruire et sa famille. Les deux sont touchés par le drame. Les mots se forment. Les images se posent tout en douceur pour décrire l’inommable.

Les acteurs sont brillants. J’ai été particulièrement bluffée par Clive Owen (sin City, Closer) en père d’Annie et Catherine Keener (40 ans toujours puceau) . L’un se sent coupable, il ne sait comment rendre le sourire et la joie de vivre à son enfant. Il cherche à détruire Charlie. Comment ne pas se sentir mal? Comment constater que l’on ne peut pas protéger notre progéniture de tout? Comment réaliser que le danger est partout même derrière un innocent message? Dur d’admettre que notre rôle de père ou de mère a des limites. Malheureusement, c’est impossible de protéger les siens de tous les autres êtres humains.
L’autre facette du couple, la figure maternelle, essaie d’oublier la blessure infligée à sa fille. Elle tente de noyer son chagrin et de passer outre. Chacun cherche un moyen de survivre à l’innocence volée d’Annie. Chacun souffre. Chacun tente de relever la tête.

La palme du talent revient à l’exceptionnelle Liana Liberato pour son interprétation d’Annie. La jeune actrice joue une héroïne de 14 ans plus vraie que nature. Je me suis vue rire, pleurer, vibrer avec ses découvertes. J’ai trouvé très convaincante la jeune fille en pleine crise existentielle. Annie représente la fin de l’innocence. Cette génération moderne qui aborde des sujets plus adultes, matures de plus en plus jeune. Pendant tout Trust, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes propres enfants, à cette jeunesse et ce côté rêve qui s’envole trop vite. A ces moments de tiraillements de les voir vivre leurs expériences, leurs propres avancées sans pouvoir leur garantir qu’ils ne seront jamais blessés. David Schwimmer m’a touchée à travers ses images, son traitements délicats et pudiques. Et oui, je suis une madeleine, j’ai versé ma larme. Surtout que la fin m’a glacée.

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Trust sort en dvd le 22 . Le film est distribué par laMetropolitan Filmexport

En réflexion, je vous conseille la lecture de l’article de Nipette.

Note: 9/10

3 Moop raisons de voir Trust:

  • Découvrir un visage moins comique de l’excellent David Swhimmer sur un sujet délicat
  • Pour la prestation de Liana Liberato, Clive Owen et Catherine Keener
  • Pour les 2 thèmes principaux du film abordé avec pudeur: la pédophilie et les méfaits d’internet

Casting à tomber: Clive Owen, Catherine Keener, Liana Liberato, Aislinn DeButch, Chris Henry Coffey, Jason Clarke, Noah Emmerich, Spencer Curnutt, Viola Davis

2 commentaires sur “[Avis] Trust de David Schwimmer: les méfaits d’internet sur les enfants

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