[Avis] Mon Ami Arnie par Jérémy Behm

Pourquoi j’ai été attiré par Mon ami Arnie?
Pour sa couverture jaune très psychopathe en puissance, pour ce côté Kill Bill, pour cette aura décapante qui se dégageait du résumé. ET je dois vous dire que le voyage vaut le détour.

★Synopsis:★

Ithaca, État de New York : une petite ville paisible sur laquelle plane l’ombre d’un serial killer. Mais malgré la paranoïa ambiante, certains jeunes ont encore la naïveté de croire au grand amour : Fox est raide dingue de Mia. Il a économisé tout l’été pour lui offrir LA bague de ses rêves, à 384,50 dollars. Et c’est bien sûr le jour où il prend l’argent sur lui qu’il se fait dépouiller. Le très impopulaire Arnie Spencer entre alors en scène et lui suggère de cambrioler la villa de son père durant le week-end.

Mon ami Arnie de Jeremy Behm

★Mon avis:★
Fox est amoureux. Amoureux fou. Il attend le grand jour où ses économies lui permettront d’offrir à sa petite amie Mia la bague de ses rêves. Economie après économie, le héros a réussi à garder la somme nécessaire pour acheter le précieux. Le hic, sur sa route, il rencontre Craig et sa bande. Adieu ses billets, ses racketteurs le démunissent de ses biens. Arnie, un camarade, lui fait alors une étrange proposition. Une de celle qui vous bouleverse à jamais.

Jérémy Behm démontre un style mordant, un peu sinistre, un peu sombre. Il offre aux jeunes lecteurs un savoureux univers un peu glauque, un peu barré, décalé et loufoque, totalement tordu qui colle des sueurs froides dans la colonne. Dans l’ombre, une sérial Killer rôde, sous le nom de Pretender (il n’y a que moi qui pense à la série Le caméléon en lisant ce terme? Non? Rassurez moi. J’ai cru voir un Jarod tueur assoiffé de sang à chaque fois, perturbant je vous raconte pas.) Le lecteur suit les points de vue en alternance de Fox, Mia, son ami Clifford (et là j’ai le chien rouge qui me vient en tête…), Craig, le Pretender… Les avis variés accentuent le côté inattendu, surprenant des événements. Ils déroutent un peu aussi, et empêchent dans une certaine mesure de s’attacher complètement aux personnages. Les brides se sèment, tourmentent, intriguent, captivent néanmoins. Le plan totalement bancal se met en place. Les pièces se posent sur les pages avec un je ne sais quoi de fascinant.

Savamment mis en scène, l’histoire laisse plonger dans un suspense grandissant, un thriller loufoque, original qui donne la part belle à un duo inconscients (si si ils foncent sans réfléchir, la carotte d’argent proposée par Arnie est tellement attrayante qu’ils ne voient pas les conséquences ni le danger. Ils sont malades!!! ). Suivre Fox s’avère une aventure jubilatoire. Un petit bonheur teinté d’autodérision, d’une violence assez prononcée se mêlant dans un savoureux cocktail. L’horreur et l’humour se côtoient avec une quasi perfection. Je me suis retrouvée happée par le récit sans m’en rendre compte. Je l’ai lu sans presque m’arrêter. J’ai douter sur l’identité du tueur en série. J’ai cogité, j’ai frissonné, j’ai souri. J’ai adoré.

Mon Ami Arnie est au final, un récit plein de promesses, accrocheurs dès la couverture, il transporte dans un monde à la Tarantino, trash, piquant, avec des pointes d’humour parfois très drôles. Jérémy Behm signe un roman qui met l’esprit sur des railles, il cherche, il part en quête de l’identité du tueur, tout en se demandant comment cette transaction louche terminera pour Fox. Et pourquoi Arnie propose un tel marché? Jusqu’à la dernière page, des doutes subsistent. C’est délicieux. A coller entre les mains des 14 ans et plus amateurs de polar, de suspense, de personnages barrés.  

★ Merci aux éditions Syros pour ce SP ★

★Ma note:★
★ 9/10 ★
Coup de coeur

★Informations:★
208 pages
Editions Syros Jeunesse
Collection : GRAND FT SYROS
Date de parution: 2 juin 2016
Prix: 14,95 euros

★Biographie de l’auteur ★
Petit-fils de l’écrivain Marc Behm, Jérémy Behm a été  » plongé dans la marmite  » dès son plus jeune âge. Ainsi, il porte son premier manuscrit à une maison d’édition à l’âge de 16 ans. Bien que son style se rapproche de celui de son grand-père pour sa propension à créer des histoires un peu folles, son univers est cependant plus sinistre, plus sombre. Aux éditions Rivages/Noir, il a publié le recueil de nouvelles Démolitions en tous genres en 2011 puis Le hold-up des salopettes, une adaptation personnelle d’un scénario de son grand-père, en 2014. Autant dire que la relève semble assurée.

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