[Avis Film] Bang Gang (une histoire d’amour moderne) de Eva Husson

Eva Husson dépeint une jeunesse qui cache sa solitude sous un effet de groupe. Elle s’abîme, se contemple, part à la dérive. Tout est centré sur les protagonistes lycéens entre 16 et 17 ans.

Synopsis:
Interdit aux moins de 12 ans
Les faubourgs aisés d’une ville sur la côte atlantique.George, jolie jeune fille de 16 ans, tombe amoureuse d’Alex. Pour attirer son attention, elle lance un jeu collectif où sa bande d’amis va découvrir, tester et repousser les limites de leur sexualité. Au milieu des scandales et de l’effondrement de leur système de valeurs, chacun gère cette période intense de manière radicalement différente.

Bang Gang (une histoire d'amour moderne) - Affiche

Mon avis:

Comment vous dire mon ressenti? Je n’ai presque jamais eu autant de difficultés à poser la tempête de mes impressions qu’avec Bang Gang. Délicat, délicat, délicat.

Le casting n’a pas réussi à me convaincre dans sa totalité. Autant le charme rayonnant, avec un visage expressif de la rayonnante Marylin Lima (George) m’a captivée. J’ai trouvé qu’elle avait des faux airs de Reese Witherspoon avec un air malicieux, plein de peps. Par contre, Daisy Broom (Laetitia) je n’ai pas accroché. Et c’est un euphémisme tellement j’ai trouvé son interprétation à plat. Décalé. Je n’ai pas eu d’émotions. Rien pas d’empathie. Elle avait réussi à attiser la flamme de la curiosité au début. Puis le mixte répliques sans vraiment d’étincelles, l’évolution de son personnage a terminé par retomber. Finnegan Oldfield (Alex) et Lorenzo Lefebvre (Gabriel) semblent être deux opposés. Deux solitudes, tous les deux pour des raisons différentes. Chacun des héros se rebellent à sa manière, garçons ou filles.

L’érotisme transpire par tous les pores de la pellicule. Trop peut-être. L’étalage de la chair, des relations sexuelles, des jeux… mon cerveau pensait sans arrêt à protection, préservatif, maladies sexuellement transmissibles… et bien d’autres choses encore. Impression d’être d’une autre génération, d’avoir un gros décalage, un sentiment de mal-être et de quête d’attention, d’amour. La nudité se fane. Je me suis sentie mal à l’aise du haut de mes années à admirer sur grand écran le corps de ses adolescents à peine sorti de l’enfance. Je me suis sentie perdue devant cette assemblage de corps, ses échanges sexuels (je me répète, mais c’est tellement étalé, qu’impossible de passer dessus-sans jeu de mots), ses formes fines à faire pleurer. Les jeunes ne possèdent pas un poil de graisse, minces voir maigres… aucun ne présente des formes rondes. Est-ce un regard de cette jeunesse de la classe moyenne? Ca m’a dérangé car je me suis sentie comme dans un monde parfait de collèges américains. La réalité prend un visage de grâce perturbant.

Bang Gang propose une photographie tout en couleur, dans des teintes vives, nuancées, folles, teintées de nuances qui accompagnent à la perfection les scènes. Je suis tombée sous le charme. Comme la bande son, étrange mélange des genres, réussissant à caser du classique à un moment entre des morceaux plus moderne. Pourtant, je suis restée à côté, comme si c’était survolé. Mon coeur a traversé plusieurs émotions, malaise, dérangement, décalage, impression d’être un vieux crouton…perdue, désolation…sceptique…perturbée, triste…Les images sont envoûtantes mais l’âge des protagonistes n’a pas cessé de me coller un sentiment désagréable dans la tête. La jeunesse qui se noie, se cherche, court et se libère des convenances, chasse et se prélasse dans la sexualité. Le choix aurait pu être encore plus trash, plus perturbant, pour ma part, il l’est déjà suffisamment.

Je cherchais où voulait en venir la réalisatrice? Où nous menait-elle? L’idée d’une amitié particulière entre George et Laetitia se soulève puis tombe à plat. L’homosexualité est à peine aborder comme les jeunes qui se refusent ou se prêtent au jeu pour ne pas être exclus. Plusieurs points auraient pu être amenés, pour profiter de toucher sur les conséquences, les choix, les erreurs, les belles rencontres qui découlent parfois au tournant d’une route… Seulement rien. Le dernier pan du film Bang Gang a carrément appuyé dessus avec un de ses protagonistes. La chanson qui accompagne son monologue, ses pensées m’a marquée. La quasi absence des parents, de leur rôle, de leur réactions, sauf à quelques exceptions, déroute, perturbe et accentue la solitude des jeunes.

Bang Gang s’avère un teen-movie sexuel, à ne pas mettre entre toutes les mains. Sa sexualité archi prononcée omniprésente dans un cercle de jeunes adolescents se démarque. Vous êtes loin des films du type de American Pie. Le passage de l’enfance à la vie d’adulte avec son lot d’expériences porté sur grand écran possède des qualités comme une bande son magnifique et un visuel coloré, qui pourra séduire. Pour ma part, il m’a donné une vision triste, esseulée de la jeunesse moderne. L’atout du contact pour pallier à la solitude des foyers emporté dans le tourbillon des hormones emporte dans un voyage qui m’a laissé un goût étrange derrière la rétine.

Ma note:

Typiquement le genre de films que je ne parviens pas à noter. Mon coeur me souffle qu’il n’a pas accroché. J’ai eu le sentiment de voir des corps pour des corps, ramène ton attention sur mes atouts physiques, oublie le reste, laisse toi guider vers l’insouciance. Sans regrets, sans rien. NON. Le malaise subsiste trop.

TBBT Attout

 

Informations:
Date de sortie: 13 janvier 2016
Durée: 1h38min
Réalisatrice: Eva Husson
Avec Finnegan Oldfield, Marilyn Lima, Daisy Broom
Genre Drame
Nationalité Français

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