[Avis] Damsels in Distress de Whit Stillman

Tel un battement d’ailes de papillons, Damsels in Distress secoue légèrement. Il possède une beauté étrange. J’ai mon petit côté loufoque qui a trouvé le film attendrissant. Frais, candide, un je ne sais quoi de tendrement attachant. Je sais toujours pas si j’ai vu une comédie romantique ou une simple comédie. Whit Stillman pose des personnages étincelants de bizarrerie, pétillants tout en étant plein de peps retenu.

Portrait d’un groupe d’étudiantes sophistiquées, Heather, Violet et Rose, sont obsédées par la mode, l’hygiène et la danse. Elles sont bien décidées à prodiguer leurs conseils à Lily, fraîchement arrivée à l’université…

Le sentiment de voir une oeuvre simple, mélancolique, douce, joyeuse m’a surprise. Je m’attendais pas à aimer le film et ses personnages. J’ai craqué pour Greta Gerwig (Violet) et le ton cynique. Le groupe posent des questions offrent des dialogues forts, drôles, comiques mais assez réalistes sur la vie quotidienne. La dureté se ressent derrière les sourires. Les facades se parent de jolis atours pour cacher le malaise. Les idées suicidaires sont accompagnées par une musique et une mise en scène sobre. J’aime les sujets abordés, les mots employés. Nul trace de vulgarité, même dans les échanges pour les pratiques sexuelles d’un des étudiants avec une jeune fille du groupe. Lily (Analeigh Tipton) est le petit pépin, le petit grain qui remet les rouages en question. Elle s’interroge et pousse à réfléchir. Les blessures du passé se cachent. J’ai été touchée par Violet. Elle a un air rétro tout en étant posé dans le monde moderne. Elle souffre en silence. Le leader a une autre facette, elle la nie pour avancer et ne pas s’effondrer. La fin m’a donné envie de danser, de visionner des comédies musicales, d’aimer. Car Violet est un arc-en-ciel une héroïne bluffante, secouée du bulbe un peu à la Phoebe (Friends). J’ai adoré Thor (Billy Magnussen) qui n’arrive pas à voir les couleurs, il montre les soucis de l’apprentissage. J’ai eu une envie de le serrer fort dans mes bras. Une infinie tendresse pour les personnages dingos m’a enveloppée.

J’avoue que pour en rajouter une couche, j’ai été séduite par la musique originale dont la chanson de Gershwin – « Things are Looking Up ». J’ai eu le coeur qui a vibré face à ce clin d’oeil aux comédies musicales de Fred Astaire.  Ma petite faiblesse a manqué de me faire exploser sur place d’émotions. Malgré les longueurs, Damsels in Distress a son charme. J’ai souvenirs de mes vieux « screwball comedies » des années 30.
 L’histoire est exquise, un petit bonbon acidulé comme la vie à savourer pour croquer son quotidien. J’ai le coeur guimauve, j’ai fondu. Comme j’ai fondu devant Violet et sa vision de l’amour. Un ovni du genre, une trame moderne transposant des airs d’un autre monde, d’une autre siècle.

Note: 7/10 

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Distributeur: Sony Pictures

  • © Sony Pictures Releasing France

 

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