[Avis] Attila Marcel de Sylvain Chomet

Depuis la projection d’Attila Marcel, je ne vois plus comme avant ma mini fan de chouquettes, je souris bêtement en pensant à Paul (Guillaume Gouix) en la regardant grignoter ses chouquettes. Sylvain Chomet, dessinateur talentueux, m’a séduite avec son animation de L’Illusionniste, j’étais restée sur le côté de la chaussée avec son Triplettes de Belleville. J’étais curieuse de découvrir son passage au live avec Attila Marcel. Une comédie dramatique, avec une belle pointe de fantastique, possèdant plusieurs passages musicaux, le mélange détonne d’une manière surprenante.

Attila Marcel - Affiche

Le film doit une grosse partie de son charme à mes yeux à Guillaume Gouix. Son héros principal offre un visage étonnant, il réussit à brillamment interprété le père et le fils. Deux personnages différents, deux visions, deux surprises. Le comédien réussit à transmettre tout un panel d’émotions à travers ses yeux bleus. Son regard doux, perdu, entre deux âges, retient immédiatement le spectateur. Les mots se font timides, ils laissent les silences, les notes de musiques et les souvenirs prendre leur envol, s’exprimer. La performance de Gouix est bluffante. J’ai été étonnée de découvrir un danseur émérite. La scène de catch entre Attila et sa femme est mémorable, magnifiquement bien orchestrée.
Attila Marcel - Photo Guillaume Gouix
A côté de Gouix, les deux tantes sont des copies habillée pareilles, rigides, froides, des fausses jumelles surprenantes, presque comme des sorcières sorties d’un autre temps. Un secret se devine. Leur duo est effrayant. Il a réussi à me coller des frissons dans le dos. Je suis restée scotchée par les ressemblance entre les actrices du passé et du présent: Bernadette Lafont et Hélène Vincent. La femme qui apporte le changement dans la vie de Paul apporte une note totalement opposé à l’univers sobre, bourgeois, fermé des deux tantes: Anne Le Ny est lumineuse en madame Proust. L’excentricité, la subtile fragrance de folie, le petit grain hors du commun, les répliques, tout en elle la transforme en un ange peu banal. Même son chien marque. Madame Proust a réussi à m’attendrir, je me suis attachée à son personnage. Sa madeleine remet en surface des souvenirs enfouis, le soucis c’est qu’il est impossible de les choisir, bons et mauvais les deux sont présents. Les autres protagonistes comme le pianiste aveugle ou le médecin taxidermiste apportent une pointe loufoque, avec un humour qui m’a fait sourire. La trame a un double sens trompeur.
L’univers par moments, dans son aspect fantastique m’a fait penser à Jeunet, il m’a remis en tête, les moments magiques de l’enfance, ces petits moments volés au passé avec une odeur, un mot, une note de musique, toutes ces douceurs ou peines que nous avons enfouis au fond de nous.La photographie a un côté rétro, pourtant, en prêtant l’oeil au départ, il est possible d’apercevoir des téléphones portables. La musique toujours en trois temps accompagne divinement les différents stades du récit. Elle est éclectique, complexe, mélangée comme les rencontres d’une vie: classique, jazz, java, tango… et j’en oublie ainsi que le ukulélé offrent une gamme parfaite pour accompagner les chansons qui ponctuent le film. Les instants chantés donnent une touche surréaliste. A un moment, j’ai cru que l’animation s’était invitée, et non. Les images sont étonnantes.
Mon petit bémol reste sur certains points du scénario. La fin se conclut trop rapidement à mon goût. Sylvain Chomet possède ses sujets récurrents comme  la perte de parents et les transposent dans un univers plaisant. Attila Marcel m’a laissé un étrange goût. Un peu comme la madeleine, il a été surprenant, doux, mais la petite note triste m’a aussi un sentiment mitigé.
Note:
7/10
Plus d’informations:
Sortie: 30 octobre 2013 / Distributeur: Pathé Films / Genre: Comédie dramatique
casting: Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Lafont, Cyril Couton, Elsa Davoine, Fanny Touron, Hélène Vincent, Jean-Claude Dreyfus, Loïc Blanco
Merci à Aurélien et Pathé Films pour la projection. 
Film était visible pendant mon Premier Festival. 
Ps: une application propose un making-off, photos, interviews… de quoi s’occuper pendant des heures. Elle est super sympathique et complète, n’hésitez pas si vous avez Itunes à la tester. Elle est signée Sideburnn.

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