[Avis] A girl at my door de July Jung

Les coups de coeur sont surprenants.  A girl at my door fait partie des oeuvres étonnantes qui m’ont séduites. Un premier film osé. J’ai été très agréablement surprise par les thèmes abordés, la douceur dérangeante des personnages. Le portrait que la réalisatrice July Jung dresse de ses deux héroïnes principales est un voyage déroutant.

Synopsis: Young-Nam, jeune commissaire de Séoul, est mutée d’office dans un village de Corée. Elle se retrouve confrontée au monde rural avec ses habitudes, ses préjugés et ses secrets. Elle croise une jeune fille, Dohee dont le comportement singulier et solitaire l’intrigue. Une nuit, celle-ci se réfugie chez elle…

agirlatmydoor_aff_400x533.indd
J’ai aimé suivre les deux héroïnes perdues. Deux êtres aux secrets encrés en eux, étonnants. La droiture de la femme policière face à cette enfant. La petite fille a un côté dérangeant, monstrueux qui titille. Elle m’a captivée. Littéralement. Kim Sae-Ron offre un visage d’ange à une jeunesse désabusée, abîmée par la vie, battue par son père alcoolique, par sa grand-mère, abandonnée par sa mère. Les deux destins se croisent, se percutent et bouleversent tout sur leur passage. Kim Sae-Ron en femme effacée présente un regard différent sur le rapport avec l’alcool. Elle se noie dans la boisson pour oublier, au fil des scènes, l’eau mystérieuse se dévoile. Loin d’être de l’eau… Rien n’est si simple que les images laissent le supposer. Les quêtes d’amour, les blessures se réveillent au contact l’une de l’autre. La femme forte a son instinct maternelle qui la titille. La jeune pré-adolescente la volontée d’être choyée, d’avoir une mère. Les regards tristes, les échanges captivent et entraînent dans un sillage où les apparences sont trompeuses.

Parler d’homosexualité, d’enfants battus, des sociétés vivant avec leur propre loi du silence, d’une manière aussi audacieuse, prenante transporte frôlant parfois l’immoral d’une façon déconcertante. Les interrogations- sur le rôle de la police et des adultes au sens large -posées percutent, poussent à réfléchir avec une atmosphère pesante, lourde de squelettes dans les placards qui se savourent jusqu’à son acte final. Le temps est passé comme un battement de cils. Les émotions passent par un panel impressionnant. July Jung signe un très beau premier long métrage à mes yeux.
Un bémol demeure. Je reste un peu déçue sur le motif de la mutation de l’héroïne. Au delà de sa sexualité, des suppositions se posent, sans réponses. Pour moi, c’ est un point obscur non abouti, il se devine sans être complètement mis en évidence. Je le regrette un petit peu.

Note:
9/10

Informations:

  • Titre Vo: Dohee-Ya
  • Date de sortie: 5 novembre 2014
  • Durée: 1h59min
  • Distributeur: Epicentre Films
  • Réalisateur: July Jung
  • Casting: Doona Bae, Kim Sae-Ron, Song Sae-Byeok.
  • Genre: Drame
  • Nationalité: Sud-Coréen

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.